MURS EN PIERRES SECHES : DES POUVOIRS INSOUPCONNES

Le saviez-vous ?

Plus de 200 km de murs délimitent les parcelles de vignes en Bourgogne, certains depuis le Moyen-Âge.

Ces murets font partie du patrimoine et remplissent des fonctions viticoles essentielles. Explications :

5 supers-pouvoirs du mur en pierre sèche

Local et durable : la pierre est un matériau géosourcé, à faible impact écologique. Pour restaurer un ouvrage abîmé, on peut réemployer jusqu'à 70 % de pierres anciennes.

Drainant et fixant : les murs en pierre sèche suivent le rythme du relief. Ils contribuent à retenir à retenir la terre et à réduire les pentes. Ils fractionnent et ralentissent le ruissellement des eaux de pluie, favorisant leur infiltration dans les sols.

Accueillant : le vide entre les pierres (entre 16 et 25 % de l'ouvrage) est un refuge pour de nombreuses espèces végétales et animales : invertébrés, amphibiens, reptiles... Même les mésanges peuvent y faire leur nid ! Une biodiversité précieuse qui régule les espèces indésirables pour la vigne et l'équilibre de l'écosystème.

Solide : édifier un mur en pierre sèche, c'est agencer des pierres sans aucun liant, selon un arrangement rigoureux qui confère à l'ouvrage toute sa résistance. C'est une pratique ancienne que l'on retrouve même en soutènement de routes. Elle répond à des savoir-faire et calculs précis, éprouvés scientifiquement par l'Ecole Centrale de Lyon.

Réfractaire : La chaleur emmagasinée le jour est restituée la nuit... des degrés parfois salvateurs à certains mois de l'année.

Un patrimoine et des savoir-faire à préserver

Erigés traditionnellement à partir de pierres calcaires locales, les murs en pierre sèche ont parfois été altérés ou remplacés par des ouvrages en béton, en parpaings, ou en gabions.

Entretenir et préserver ces murets est une priorité de l'Association des Climats de Bourgogne. Consciente des surcoûts que cela peut engendrer pour certains propriétaires privés ou publics, elle a créé, en 2017, un Fonds dédié, avec le soutien de mécènes internationaux. En 6 ans, plus de 220 projets ont été accompagnés, permettant la restauration de 7 km de murs et de 16 cabottes ou maisons de vigne. La formation est aussi au coeur du dispositif, pour maintenir ces savoir-faire au sein du monde vigneron.